Je suis passée en mode vert. Probablement est-ce une réaction spontanée à la grisaille parisienne, célèbre entre toutes pour sa morosité… En attendant je prends le frais. Je mélange allègrement cresson, pourpier, cœurs de trévise verte avec de la racine de persil et de la courgette râpées. Et puis, pour parfumer le tout, ciboulette et ail des ours. Que du bon qui fait du bien.
Personne n’aurait idée de mettre pareille salade à la carte d’un restaurant, c’est une salade familiale, une salade de tous les jours qui au fil des ans devient incontournable parce qu’elle est simplement bonne. Ma tante Alice a beau ne plus être de ce monde, je suis toujours interpelée par la simplicité et la singularité de sa salade. Je me délecte toujours autant de sa sauce unique qui allie le piquant de la moutarde, la fraicheur corsée de l’ail et l’acidité du citron avec une huile neutre. Le croquant de la laitue et le juteux des tomates mûres avec la douce fermeté de l’olive noire. Je ne sais pas pourquoi j’en fais tout un plat, ma cousine elle même s’en souvient à peine. Pourtant, même si cette salade n’a vraiment rien d’extraordinaire, elle a marqué mon enfance et sa fraicheur m’appelle immanquablement à un moment ou à un autre.
Vous allez rire, mais un des trucs qui me fait le plus plaisir en cuisine c’est la découpe. Tailler les légumes en brunoise ou en julienne, j’adore ça ! Je dis « vous allez rire », car la plupart des gens pensent que c’est une corvée qui en plus prend énormément de temps et c’est souvent en pensant cela qu’ils essaient de minimiser l’affaire en utilisant des appareils électriques, voire des surgelés ou des conserves. Essayez pour une fois de le faire à la main, avec soin, en y mettant toute votre présence et votre cœur, vous verrez, il n’y a rien de tel pour se détendre. C’est un moment privilégié, une méditation en soi.
Tout ça pour dire qu’aujourd’hui à moi le couteau ! Je vais me tailler une petite brunoise sympa pour confectionner une de mes salades chéries. On ne sait pas la plupart du temps que la courgette est aussi délicieuse crue que cuite. En la découpant en tous petits dés, sa saveur et sa texture sont juste impeccables. Fine, fraîche et parfumée… cette salade est idéale en toute saison pour un revival d’été.
Le plus important dans cette salade c’est évidemment sa vinaigrette car couper le melon et le concombre en petits dés à parts égales n’est vraiment pas sorcier.
Pour rattraper un melon pas terrible, je connais deux autres trucs. L’eau de fleur d’oranger et le concombre. Pas ensemble, bien sûr !